Lorsqu’on évoque l’exclusion ou l’isolement chacun croit savoir ce que
ces mots désignent. Pourtant, la multiplicité des situations et des
handicaps qu’ils recouvrent les rend difficiles à cerner, et même si, à
l’instar de René Lenoir, on parvient à distinguer et à différentier les
handicaps physiques, psychiques et sociaux, on ne voit qu’une partie du
prisme de la lente désocialisation qui touche aujourd’hui des dizaines
de milliers de personnes.
Des dizaines de milliers de personnes parmi lesquelles se retrouvent
des personnes seules (hommes et femmes), des jeunes, des familles, des
personnes handicapées ou vieillissantes en manque de repères et en
souffrance consciente ou non vivent aujourd’hui dans la rue.
Une souffrance visible et indicible dans la plupart des cas dont les
conséquences induisent une altération des rapports avec le reste du
monde. Elle induit une relation profondément altérée avec les autres,
qu’elle soit amoindrie ou pathologique, se traduisant parfois par de la
violence, mais bien plus souvent par la solitude et la dépression.
Combattre l’exclusion et rompre l’isolement demande que l’on aborde et
considère chacun comme « sujet » et pouvoir engager un travail centré
sur la reconstruction de l’identité de ces personnes désocialisées ou
isolées et recréer ainsi un lien avec les autres hommes et femmes.
Toutefois, approcher et aider ces personnes en grande détresse sociale
nécessite beaucoup de tact, d’humanité, de patience et de
professionnalisme.
D’après le Docteur Xavier Emmanuelli
Président du Samu Social de Paris
Président du Samu Social International
Président du GIP Traces de Pas
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